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Écrit par 14 h 52 min À la une, Financement et Organismes publics

Front commun pour les arts : Un appel à l’action

Mercredi le 2 octobre, 17 organismes culturels, dont l’Union des artistes (UDA), l’Union des écrivaines et écrivains québécois (UNEQ) et le Conseil québécois de la musique (CQM), ont lancé le Front commun pour les arts, réclamant une augmentation du financement accordé au Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ). Leur slogan : « Notre culture mérite mieux que d’être fauchée ».

Constat alarmant

Le Front commun pour les arts dénonce la baisse du budget du CALQ, qui est passé de 185 millions de dollars en 2022-2023 à 172 millions en 2023-2024, avec une prévision de seulement 160 millions pour 2024-2025. Ils signalent également un déficit de 61 % dans le programme de subventions pluriannuelles pour 2024, n’ayant pu répondre qu’à 94 millions des 151 millions demandés.

Les 17 organismes impliqués exigent une hausse des crédits permanents du CALQ à 200 millions de dollars dès l’année prochaine, ainsi qu’une indexation systématique des programmes.

Appel à des états généraux

Simultanément, 300 artistes, parmi lesquels figurent Michel Tremblay et Yannick Nézet-Séguin, ont signé une lettre ouverte dans La Presse demandant la tenue d’états généraux sur la culture. Ces états généraux viseraient à débattre des enjeux fondamentaux, tels que la gestion des subventions et la transparence au sein des institutions culturelles.

Les signataires soulignent que, malgré une augmentation de 25 % des budgets culturels, la moyenne salariale des artistes est restée à 20 787 dollars, bien en delà du salaire minimum.

Réponse du Ministre de la Culture

Le ministre de la Culture, Mathieu Lacombe, a reconnu la légitimité des préoccupations exprimées, mais a écarté l’idée d’organiser des états généraux. Selon lui, chaque discipline a des réalités distinctes nécessitant des solutions sur mesure. Il a déclaré : « Essayer de trouver des solutions pour tout le monde risque d’arriver à quelque chose qui ne satisfera personne. »

Lacombe a affirmé qu’il privilégiait des discussions individuelles avec les secteurs concernés, mais a également admis que des révisions pourraient être nécessaires concernant la façon dont les financements sont attribués.

Précarité persistante

La précarité dans le milieu culturel est palpable, comme l’a souligné D. Kimm, fondatrice du festival Phénomena, indiquant que la présentation actuelle pourrait être la dernière en raison du manque de financements. Julie-Anne Richard, de RIDEAU, a également mis en avant que l’écart entre les demandes de soutien et les capacités financières du CALQ n’a jamais été aussi grand.

Mathieu Lacombe conteste les chiffres avancés par le Front commun, affirmant que, depuis 2018, le budget du CALQ a en réalité augmenté de 35 %, mais cette augmentation inclut des aides COVID non récurrentes.

Le député péquiste Pascal Bérubé a proposé une motion pour soutenir la création d’états généraux sur la culture et accueillir la demande des organismes pour un financement accru du CALQ, mais celle-ci a été refusée par le gouvernement de la Coalition Avenir Québec.

Le Front commun pour les arts continue d’exiger des actions claires pour assurer la viabilité à long terme de la culture québécoise, tout en soulignant l‘importance de la transparence dans la gestion des financements. Les prochaines semaines seront cruciales pour voir si leurs demandes seront prises en compte.

Sources :

La lettre ouverte des 300 artistes : Pour une grande réflexion en culture | Il est temps pour les artistes d’obtenir des réponses | La Presse

Pour en savoir plus et la liste complète des 17 organismes faisant partie du Front commun pour les arts : https://franconnexion.info/le-front-commun-pour-les-arts-lance-sa-campagne-de-communication/