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Écrit par 17 h 18 min À la une, Québec, Tournées et spectacles

L’Adisq s’actualise pour sa 41e édition

GRANDE FÊTE ET RENDEZ-VOUS ANNUEL INCONTOURNABLE DE LA SCÈNE MUSICALE QUÉBÉCOISE, L’ADISQ EST TOUJOURS L’OCCASION DE PRENDRE LE POULS DE L’INDUSTRIE ENTRE LES CÉLÉBRATIONS. LES 23 ET 27 OCTOBRE DERNIERS, L’ASSOCIATION PRÉSENTAIT SES ÉVÈNEMENTS ANNUELS LA SEMAINE DERNIÈRE AVEC LA 15E ÉDITION DU PREMIER GALA ET LE 41E GALA DE L’ADISQ. 

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 On ne peut s’empêcher de poser un léger regard critique sur la situation, alors que l’évènement a essuyé plusieurs critiques et  controverses au cours des dernières années, allant de l’inclusion à l’accessibilité de l’inscription pour les musiciens et musiciennes. Cette année, les galas se sont vus être teintés de moments de grâce donnant l’impression que l’ADISQ a mis ses efforts pour être sur la même longueur d’onde que son public. 

1. UNE CÉLÉBRATION AUTOCHTONE

Au cocktail d’ouverture, la direction de l’ADISQ déclarent avoir la diversité dans leur ligne de mire, faisant écho aux critiques précédentes à leur égard. À ce sujet, l’organisation était visiblement fière de dévoiler une nouvelle catégorie, le Félix Artiste autochtone de l’année, qui récompense les artistes inuits et des Premières Nations. Le prix a été créé en partenariat avec plusieurs organisations autochtones oeuvrant dans la musique. En direct du 41e gala, ce nouveau Félix historique a été présenté parla poète innue Joséphine Bacon et par le chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL), Ghislain Picard, qui a souligné les dizaines de milliers de téléspectateurs supplémentaires que l’événement devait générer cette année. C’est Florant Vollant qui a remporté Le Félix, n’en étant pas à son premier prix. «On n’est pas ici parce que nous sommes autochtones, on est ici aussi parce qu’on est bons », a-t-il déclaré au nom de tous les nominés. 

Quelques jours plutôt, Elisapie remportait le Félix de l’album de l’année — Autres langues. « Drôle de catégorie », a-t elle fait remarquer, avant d’exprimer son bonheur en français et en innu. 

2. UN REGARD NEUF SUR LE TALENT ÉMERGENT  

Si L’ADISQ a auparavant pu faire office s’associant à un circuit fermé qui tend a honoré les mêmes artistes, la dernière édition des galas est certainement venu briser cette impression.  

 Le 41e gala de l’ADISQ en est allé d’une première avec une prestation rap regroupant plusieurs grands noms du rap québécois en guise de numéro d’ouverture. Issu de cette catégorie qui a longtemps été ignorée, Loud est reparti avec le trophée convoité d’interprète masculin de l’année, tout comme l’album de l’année, qui cette année à été remis à Alaclair ensemble. C’est bien senti pour l’ADISQ qui semble avoir mis les grands moyens pour pallier à son flagrant retard. 

Les jeunes artistes québécois ont résolument fait leur marque cette année, avec un record de nouvelles inscriptions et pas moins de 24 artistes qui en étaient à leur premières nominations. Ce renouveau a donné lieu à une présentation beaucoup plus juste de la scène musicale du Québec, autant parmi les nominés que par la qualité des prestations de la soirée, qui reflétaient la grande variété du talent québécois. 

 Parmi les nouveaux venus cette année, on n’a pas fini d’entendre parlé de la phénoménale Alexandra Strélinksi qui a remporté 3 prix,dont le prestigieux « Auteure ou compositrice de l’année », ou encore Les Louanges, qui vient redéfinir les genres avec sa musique hybride. D’ailleurs, on souhaite entendre encore plus parler de Roxane Bruneau, qui a remporté la chanson de l’année avec Des p’tits bouts de toi, grâce à un vote partagé de l’académie et du public. 

3. LA PRÉSENCE TANT ATTENDUE DES ARTISTES FÉMININS 

Du côté des sexes, les femmes ont fait bonne augure avec une nette amélioration par rapport aux années précédents. Dimanche soir, la moitié des Félix leurs ont été décernés, précédée de plusieurs récompenses au premier gala. Parmis ces belles victoires, on compte l’Auteure-compositrice et la Révélation de l’année (Alexandra Strélinksi), l’Album pop de l’année (Coeur de pirate), la Chanson de l’année(Des p’tits bouts de toide Roxane Bruneau) et ainsi qu’un spectacle de l’année à deux reprises (Milk and Bone, La Renarde). Ce fut d’ailleurs un double pour le projet La Renarde, sur les traces de Pauline Julien, un pari qui souligne l’oeuvre d’une icône de la chanson et du féminisme québécois, avec que des musiciennes sur scène. En espérant qu’il s’agisse d’une tendance durable à l’ADISQ, et non d’une occasion unique.

4. UN PAS DE PLUS VERS LA REPRÉSENTATIVITÉ

Dominique Fils-Aimé, qui a remporté le prix de la catégorie jazz de l’ADISQ (et qui a offert une magnifique prestation), a abordé la dure question du comment débuter l’industrie. Selon la chanteuse, il faut y croire. « Je crois en nous », a-t-elle déclaré, comme pour dire qu’on saura faire place à ceux qui devraient s’y trouver. 

La seule autre artiste noire représentée hors de la catégorie musique du monde, Sarahmée, n’a peut-être pas ramené de prix, mais elle a déjà gagné les coeurs avant même sa courte, mais au combien contagieuse prestation où elle interprétait son hit Fuego, en duo avec Souldia – ça chantait et ça dansait dans la salle de presse. Puissant, ça l’était. 

Dans la foulée des victoires de « La Renarde, sur les traces de Pauline Julien », qui a remporté deux Félix, Inès Talbi a donné un témoignage émouvant appelant à l’ouverture avec sa propre histoire, celle d’une fille d’immigrants tunisiens qui a su apprécier la musique québécoise au point d’y rendre hommage. « Il ne faut pas avoir peur de l’autre. Je ne me considèrepas comme l’autre », a-t-elle dit au micro. 

Parlant d’ouverture, le malaise de la soirée aurait dû être remis à l’un des récipiendaire du Félix de la catégorie musique traditionnelle remporté par Le Vent du Nord et De Temps Antan, qui a pris la parole pour dire: « C’est tellement vieux la musique traditionnelle, c’est issu d’une époque où l’appropriation culturelle, c’était signe d’ouverture d’esprit ». Oupelaille, comme on dit. 

5. UN DISCOURS QUI PREND POSITION 

Pierre Lapointe, qui était à l’animation du Premier gala de l’ADISQ et qui présentait le prix de l’album pop de l’année à la deuxième soirée, a fait valoir la réalité des artistes canadiens lors de sa présence en ondes. En soulignant la précarité croissante des gens du métier, en blâmant au passage les plateformes étrangères qui, à ses dires, volent les gens, le chanteur a exhorté les gouvernements de prendre action pour que ces compagnies paient des impôts, et que les personnalités médiatiques usent de leur visibilité pour répéter la même demande auprès du gouvernement. 

 Pascal Asselin, alias Milimetrik, qui remportait le Félix de l’album électro de l’année avec son album Make it Last Forever, a également fait écho à la réalité de la vie d’artiste. « Je fais ça depuis 16 ans. J’ai une job alimentaire », a émotivement déclaré celui qui oeuvre seul, sans équipe. 

En s’adressant aux médias à l’ouverture du gala, la direction a également fait allusion à la lettre 

presse campagne « Sauvons notre culture», en réitérant maintenant son appui. Le projet, qui a également fait l’objet d’une lettre ouverte signée par plusieurs organisations oeuvrant dans le domaine, déplore le manque de politiques en matière de diffusion sur le web.