Le milieu culturel n’échappe pas à la pénurie de main d’œuvre qui sévit au Québec. Si l’enjeu était déjà présent avant 2020, l’arrêt des représentations culturelles causé par la pandémie a forcé l’exode de plusieurs travailleur·ses qui se retrouvaient sans emploi. De 2019 à 2021, 23 300 personnes, majoritairement des femmes, quittaient le secteur culturel.
Même si la situation s’est améliorée depuis 2022, le manque de personnel persiste et, avec l’augmentation des coûts de production, force les salles de spectacles à réduire leurs représentations voire les annuler. Un coup dur pour l’économie provinciale, car le produit intérieur brut (PIB) du secteur culturel prépandémie atteignait les 15 milliards, un PIB nettement supérieur à celui du secteur des mines, de l’hébergement et de la restauration.
La rémunération peu alléchante et les conditions de travail peu avantageuses freinent le recrutement de personnel. À cela s’ajoute l’enjeu de compétence, où les organisations culturelles peinent à trouver des personnes expérimentées et doivent former les nouveaux·elles en poste, ce qui les ralentissent considérablement.
Compétence Culture s’est penchée sur la question et présente un Plan d’action pour les ressources humaines en culture la veille du dépôt du budget provincial. Ce programme d’intervention contenant 33 actions à implanter prévoit d’injecter en cinq ans jusqu’à 235 millions de dollars de nouveaux fonds publics, dont 48 millions dès la première année (2023-2024).
Que propose ce plan d’action ?
Le document de Compétence Culture se concentre sur trois thèmes importants.
L’objectif est d’assurer un filet social pour tous les statuts d’emploi et d’offrir une pleine couverture de protection sociale aux travailleurs·ses en adaptant les mesures fiscales selon les statuts d’emploi et les types de revenus.
Pour essayer de combler la pénurie de main-d’œuvre, le plan d’action compte investir 175 millions de dollars jusqu’en 2028, la mesure la plus coûteuse, afin de soutenir les organismes culturels pour que ceux-ci offrent de meilleures conditions et un environnement plus sécuritaire à leurs employé·es. 52 millions de dollars serviraient également à favoriser le développement des compétences avec des formations continues.
Étant donné que le secteur culturel est concentré à 60% dans la région montréalaise, Compétence Culture propose une approche plus inclusive, équitable et diversifiée afin de faciliter l’accès aux personnes autochtones, ou issues des diversités et de l’immigration à ces réseaux culturels.
En plus de déposer le plan d’action, Compétence Culture se donne la mission de le réaliser et peut déjà compter sur l’appui de quelques associations professionnelles sectorielles et de conseils régionaux de la culture pour amorcer ce projet d’envergure.
Consultez le Plan d’action pour les ressources humaines en culture.
