Lundi le 6 janvier, l’Association de la musique de la côte Est (ECMA) annonçait par voie de communiqué le congédiement de sa directrice générale, Blanche Israël, par le conseil d’administration, après moins d’un an en poste. La nouvelle présidente, Michelle Eagles, précise que le conseil ne commentera pas davantage le congédiement, puisqu’il s’agit d’une question de ressources humaines.
Pour l’instant, c’est Andy McClean, l’ancien directeur général, qui la remplace par intérim, à l’aube des 37e ECMA, qui auront lieu à Saint-Jean de Terre-Neuve en mai.
Cette nouvelle survient quelques mois après la mise en lien sur change.org d’une pétition «un appel à la transparence et la stabilité» adressée à la direction et au conseil d’administration des ECMA. Lancée le 15 octobre par l’agente d’artiste Sheri Jones et signée par plus de 600 personnes, la pétition en question critiquaient notamment les changements effectués quant aux critères d’évaluations pour les prix ECMA.
En effet, la nouvelle équipe de direction avait décidé de moins mettre l’accent sur le côté commercial des albums soumis pour les prix et de prendre une approche plus «artsy». Par exemple, le nombre de vues sur YouTube, le nombre d’abonné.es sur les réseaux sociaux ou d’écoutes mensuelles est passé de 20% à 5% en terme d’importance dans les critères, alors que l’originalité et le mérite artistique est passée de 20% à 30%.
L’automne dernier, l’ancienne directrice générale avait expliqué que ce changement était conforme aux commentaires reçus de la communauté.
Pour Sheri Jones, le problème dans ce choix se situait au niveau du mandat des ECMA. Selon elle, cette modification représentait un changement très important, après 35 ans, et que des consultations avec l’industrie musicale de la région étaient de mise.
Un coup dur pour la francophonie
Ayant pris les commandes de l’organisation le 1er mars 2024, Blanche Israël était l’une des premières directrices générales francophones des ECMA. L’un de ses objectifs était d’ailleurs de faire le pont entre l’association et les milieux minoritaires.
Le président de la Fédération culturelle acadienne de la Nouvelle-Écosse (FéCANE), Trévor Murphy, croit d’ailleurs que le départ de Blanche Israël est regrettable.
