Le rapport Fragilisation de l’écosystème des arts de la scène, récent sondage mené par CINARS, révèle que les compagnies de tournées du pays n’arrivent pas à retrouver leurs rythmes pré-pandémie, ni au Canada ni à l’étranger. Les spectacles d’ici voyagent beaucoup moins dans le monde. Pour illustrer le tout, 77 % des compagnies et des agences qui organisent les tournées francophones comptent plus de 30 % de représentations en moins pour la saison 2022-2023 par rapport à l’année précédente. Du côté anglophone, c’est 80 % des compagnies qui souffrent de plus de 30 % de perte de représentations.
Puisque les tournées se préparent par cycles de trois ans, il faut vendre cette année les spectacles qui voyageront en 2026 et en 2027. Si la relance des activités est trop lente, les effets dévastateurs de la pandémie pourraient encore se faire sentir dans plusieurs années pour l’industrie de la tournée.
Le même sort réservé aux tournées nationales
Quant aux tournées à l’intérieur du pays, le sondage de CINARS conclut que 40 % des compagnies francophones voient une baisse de représentations faites en tournée comparativement à l’année précédente. Chez les anglophones, c’est 65 % de moins. La grande différence entre ces deux données est due aux contextes culturels différents. Le Conseil des arts et des lettres du Québec est le mieux nanti du pays. Il est donc en mesure d’offrir davantage de soutien que les conseils des arts provinciaux de l’Ouest, par exemple.
Qu’est-ce qui rend le processus de relance des tournées si ardu ? Les compagnies francophones nomment, à partir du plus contraignant, l’augmentation du coût de la vie, la baisse des aides financières fédérales à la tournée et le repli sur soi des diffuseurs nationaux, qui tendent à préférer des productions locales, qui sont aussi moins coûteuses.
La tournée est la manière directe de faire vivre les spectacles et leurs artistes plus longtemps, de pérenniser les oeuvres et le travail des artistes d’ici. Il est donc primordial que les activités de ce secteur reprennent des forces d’ici les prochaines années afin d’assurer non seulement des revenus pour ces compagnies et artistes, mais une longévité pour leur art.
Le rapport complet est maintenant prêt à être consulté ici.