En début de mois, la SPACQ avait réagi avec surprise et scepticisme face au changement de critères de la SODEC concernant son programme d’aide aux entreprises en musique et variétés (PADISQ). De ce fait, le volet 3 | Secteur para-industriel – aide aux projets est désormais admissible aux entreprises qui n’ont sous contrat qu’un.e artiste, groupe ou ensemble québécois, incluant l’artiste actionnaire.
Cette semaine, une lettre ouverte a également été adressée au ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe. Cette lettre a été cosignée par plus d’une centaine de gens dont des artistes, des musicien.nes, des travailleur.ses de l’industrie ainsi que Christine St-Pierre, l’ancienne ministre de la Culture et des Communications.
La lettre commence en rappelant au ministre Lacombe la réalité de production dans le monde de la musique. En effet, avec la révolution numérique, le nombre d’artistes autoproducteur.rice ne cessent de croître, augmentant de 14% dans une période de 4 ans, soit de 2016 à 2020. Dans son rapport 2019-2020, la Société de gestion collective des droits des producteur.rices phonogrammes et de vidéogrammes (SOPROQ) révélait que 80% de ses 3917 sociétaires étaient des artistes autoproducteur.rices.
Même si la refonte du programme d’aide aux entreprises en musique et variétés le 28 août dernier soulage certain.es artistes-entrepreneur.ses qui mettaient sous contrat d’autres artistes pour être éligible, au grand détriment de leur propre carrière, la lettre ouverte met d’abord et avant tout l’accent sur le faux départ magistral de la SODEC face à ce changement.
Malgré sa révision du programme, la SODEC, société d’État québécoise qui relève du ministère de la Culture et des Communications, néglige d’entrée de jeu la grande majorité des artistes autoproduit.es en musique. Le critère obligeant les artistes d’être incorporé.es depuis deux ans écarte notamment 79% des artistes autoproduit.es, car cela coûte initialement près de 2000$ en frais juridiques et entre 3000$ et 6000$ par année en frais de comptables. Même si plusieurs de ces artistes sont enregistré.es (enr.) ou en Société en nom collectif (s.e.n.c.) depuis des dizaines d’années, l’idée de s’incorporer ne vient pas naturellement.
Afin de mieux refléter la réalité des artistes-entrepreneur.ses, la SODEC pourrait leur offrir une dérogation sur l’exigence de ces «deux ans d’incorporation». Cela les inciterait également à s’incorporer aujourd’hui afin de bénéficier du PADISQ le 25 septembre prochain.
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