C’est en marge du Festival Innu Nikamu, l’un des plus grands festivals de musique autochtone en Amérique, qu’une pétition réclamant un quota minimal de 5% de musique en langue autochtone sur les ondes radiophoniques commerciales canadiennes vient d’être lancée par des artistes des Premières Nations à l’égard du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) ainsi qu’aux instances gouvernementales.
Élaborée par Innu Takuaikan Uashat mak Mani-utenam (ITUM) et le Studio Makusham, l’initiative espère assurer la survie des langues autochtones tout en soutenant les artistes qui font le choix de créer dans leur langue maternelle. Ce n’est pourtant pas la première fois qu’une telle demande est exprimée ; en mars dernier, des leaders politiques des Premières Nations et des artistes autochtones avaient déjà déposé le Mémoire sur le contenu musical autochtone, mémoire qui recommandait l’instauration d’un quota minimal de 5%. L’absence de changement a donc amené les artistes à créer cette pétition.
Mathieu McKenzie, directeur des relations publiques et co-propriétaire de Makusham Musique, explique dans un communiqué que « la pétition lancée aujourd’hui vise à faire pression sur le CRTC et le gouvernement canadien afin qu’ils adoptent le quota de 5 %, mais nous encourageons également les radios privées et leurs auditeurs à être nos alliés et à nous appuyer dans notre démarche. Ensemble, nous pouvons réaliser un véritable geste de réconciliation, laquelle passe par la protection et la promotion des langues autochtones et le rayonnement de la musique autochtone».
Cette réclamation d’un quota minimal découle d’une consultation publique réalisé au cours de l’été 2022 qui démontrait que « 94,83% des répondants au sondage sont d’avis qu’un pourcentage de contenu musical autochtone devrait être imposé aux radios commerciales au Québec et au Canada». De plus, la quasi-totalité, soit 99% des répondant.es considère que la musique est importante pour la sauvegarde des langues autochtones.
Présentement, les radios commerciales doivent respecter un quota de 65% de musique francophone, dont plus de la moitié doivent être aux heures de grande écoute ainsi qu’un quota de 35% pour la musique canadienne, toutes langues confondues. En plus de ne pas avoir de quota, la musique autochtone, qui possède pourtant une culture distincte, est actuellement comprise dans la catégorie musique canadienne. L’ADISQ évalue toutefois que la musique autochtone ne représente que 1% du contenu sélectionné.
Pour promouvoir la musique autochtone au Canada et mettre la pression sur les radios privées, vous pouvez signer la pétition en cliquant ici.
Vous pouvez également suivre l’avancée de la pétition et partager celle-ci sur leur page Facebook.
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