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Écrit par 13 h 44 min À la une, Numérique et Technologies

Composer avec l’IA, est-ce toujours créer?

Alors qu’elle existe déjà depuis quelques années dans bien d’autres domaines, l’intelligence articielle est en pleine expansion du côté de la musique.

Il y a deux mois, on entendait parler de MusicLM, la contre-attaque de Google face à ChatGPT; l’intelligence artificielle était rapidement capable de générer des chansons entières à l’aide de mots-clés. Malgré sa version « bêta » à laquelle il manquait une meilleure appréhension de l’aspect parolier des chansons, cette IA avait fait parler d’elle, et plus généralement ouvert la discussion sur l’intégration d’intelligences artificielles à la création musicale.

Au cœur des interrogations réside, encore et toujours, la notion d’encadrement législatif, c’est-à-dire, le statut juridique qu’il faudrait (ou non) attribuer à une intelligence artificielle. Aussi, la question est de déterminer à quel point cette dernière peut jouir d’une existence sans autonomie (i.e : elle ne fonctionne que lorsque mise en ligne et mise en alimentation par la main humaine). Alors dans cette absence de cadre, comment légitimer l’aspect créatif d’une œuvre si celle-ci ne provient pas d’une réelle réflexion ?

Pourtant, la musicienne DeLaurentis est en train de nous prouver le contraire : elle a travaillé, avec l’IRCAM (Institut de recherche et coordination acoustique/musique) et Sony, à la création d’un chœur virtuel reproduisant sa voix. À noter que la musicienne a le contrôle total sur l’intelligence artificielle, elle peut décider de la tonalité d’accompagnement, et le logiciel suit, presque naturellement les respirations habituelles de la chanteuse.

Multiplier la puissance sonore d’un élément clé, améliorer la performance pour qu’elle touche à l’infaillible contrairement à l’humain : tels sont les points forts de l’usage de l’IA en musique actuellement. Ils ne semblent pas altérer ni délégitimer la créativité; pour autant certains artistes comme David Guetta ou le groupe AllttA souhaitent ouvrir le débat.

En effet, ce dernier a intégré à l’un de ses morceaux la voix du rappeur Jay-Z émanant d’une IA, cette dernière reproduisant à la quasi-perfection ses particularités vocales. Risque de plagiat, de falsifications… encore une fois l’éthique est le principal enjeu de l’usage de ces technologies.

Est-ce considéré comme créativité ce que produit une machine? Finalement, les débats autour de l’intelligence artificielle dans l’art soulèvent des questions philosophiques qui mériteraient que l’on s’y penche rapidement au vu de la place que ces nouvelles technologies s’apprêtent à prendre dans notre quotidien. Mieux comprendre leur fonctionnement et s’adapter pour anticiper.