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Écrit par 12 h 57 min À la une, Légal et Edition

FACTOR victime d’un vol de près de 10 millions $

L’organisme FACTOR, qui distribue des subventions à l’industrie musicale canadienne anglophone, affirme avoir été victime d’un vol de 9,8 millions $ en juin dernier. Selon des documents déposés auprès de la Cour supérieure de justice de l’Ontario, le ministère du Patrimoine canadien venait de déposer 14,3 millions de dollars sur le compte de la Banque Scotia de FACTOR.

Selon FACTOR, un « cybervoleur » aurait accédé à son compte à la Banque Scotia et transféré une partie de ces fonds vers un compte appartenant à une entreprise numérotée au Québec dont l’unique actionnaire est un Québécois nommé James Campagna, pour ensuite convertir la somme en cryptomonnaie via la plateforme VirgoCX. Seulement 379 000 $ ont pu être récupérés sur le compte de M. Campagna.

Qui est responsable?

James Campagna nie toute implication et affirme qu’un utilisateur inconnu utilisant le compte de FACTOR aurait utilisé les fonds pour commander des machines d’extraction de bitcoins. De son côté, FACTOR accuse la Banque Scotia d’avoir autorisé l’ajout d’un utilisateur non autorisé à son compte en janvier, sans en informer l’organisme.

Selon les documents judiciaires, l’affaire a donc débuté en janvier 2024, lorsqu’un nouvel utilisateur s’est inscrit avec une adresse e-mail portant le nom de Sara Stasiuk, l’ancienne directrice financière à temps partiel de l’organisme et a été ajouté au compte bancaire de FACTOR. Le document allègue aussi que la Banque Scotia n’a pas informé FACTOR de ce nouvel utilisateur.

La Banque Scotia soutient cependant qu’une faille de sécurité chez FACTOR pourrait être en cause, évoquant une possible attaque par hameçonnage. FACTOR rejette ces allégations, rappelant qu’un jeton numérique devait sécuriser l’accès à son compte.

Une affaire plus longue que prévu

De plus, l’affaire, toujours sous enquête policière, est désormais au cœur d’un litige judiciaire. En effet, bien que la politique de la banque garantie un remboursement intégrale des pertes financières directes dues à une activité non autorisée, à condition de respecter toutes les responsabilités en matière de sécurité énoncées dans les termes des accords clients, la Banque Scotia n’est pas d’accord dans son dépôt que cette garantie s’applique dans cette situation et déclare que davantage de preuves sont nécessaires.

FACTOR demande une procédure simplifiée pour limiter les coûts, tandis que la Banque Scotia et M. Campagna exigent un procès complet. VirgoCX collabore également pour retracer les fonds et identifier les responsables de cette fraude de grande ampleur.

Une chose est certaine: le vol de ces fonds, destinés à soutenir musicien.nes, producteur.rices et projets culturels, menace les projets financés par FACTOR, notamment des concerts, des vidéoclips et des initiatives entrepreneuriales. Le ministère du Patrimoine canadien n’a pas offert de compensation pour la perte des fonds.