Un rapport de Liz Pelly pour Harper’s Magazine révèle que Spotify utilise des «ghost artists» via un programme appelé Perfect Fit Content (PFC) pour diminuer les redevances versées aux artistes et augmenter ses marges de profit. Ce programme, lancé en 2017, cible des genres comme le jazz, le classique, l’ambient et le lo-fi hip-hop.
Le PFC s’appuie sur des partenariats avec des sociétés de production, souvent basées hors des États-Unis, qui créent de la musique diffusée sous des centaines de profils d’artistes fictifs. Ces profils sont difficilement traçables et permettent à Spotify de réduire les paiements aux véritables artistes, tout en rémunérant ses partenaires PFC.
Des anciens employé.es de Spotify décrivent une culture interne orientée vers la performance des playlists, où remplacer des artistes réel.les par du contenu PFC passait inaperçu pour les utilisateur.rices. Une enquête menée en Suède en 2023 a révélé qu’une vingtaine de compositeur.rices étaient derrière plus de 500 artistes fictif.ves, dont les morceaux, écoutés des millions de fois, figurent sur des playlists populaires comme Ambient Relaxation ou Cocktail Jazz.
Bien que Spotify nie produire de la musique en interne, des propos de son PDG, Daniel Ek, affirmant que «créer du contenu coûte presque rien», renforcent les soupçons. Le rapport souligne également une transition vers des éditeur.rices de playlists plus conciliants avec le modèle PFC et l’intégration possible d’outils IA pour gérer ces contenus.
Ces révélations surviennent alors que Spotify est déjà critiqué pour un déséquilibre entre les contenus humains et générés par l’IA, notamment après une édition décevante de Spotify Wrapped. Pendant ce temps, Daniel Ek continue de percevoir des salaires faramineux, surpassant de loin les revenus des artistes les plus écouté.es, y compris Taylor Swift.