Après avoir été déchue de l’Ordre du Canada en janvier 2025, Buffy Sainte-Marie voit maintenant l’Académie canadienne des arts et des sciences de l’enregistrement (CARAS) et le Prix de musique Polaris lui retirer plusieurs distinctions. Ces décisions font suite aux controverses entourant son identité et son ascendance autochtone.
Une enquête de CBC en octobre 2023 a remis en question ses origines autochtones, révélant que son nom de naissance serait Beverly Jean Santamaria. Toutefois, les organismes justifient leur décision non pas en raison des doutes sur ses racines, mais plutôt parce qu’elle n’est pas citoyenne canadienne. Sainte-Marie, née au Massachusetts et adoptée par la Première Nation de Piapot en Saskatchewan, a récemment confirmé qu’elle détient un passeport américain. Or, les prix Junos et Polaris sont réservés aux citoyen.nes canadien.nes ou aux résident.es permanent.es possédant des documents officiels.
Buffy Sainte-Marie avait remporté cinq prix Juno dans des catégories réservés aux artistes autochtones et reçu un prix Polaris en 2015 pour Power in the Blood, ainsi qu’un Prix du patrimoine Polaris en 2020 pour It’s My Way (1964). Le CARAS affirme que cette décision ne remet pas en cause son apport artistique, mais vise à respecter les critères d’admissibilité établis.
Cette situation soulève des questionnements au sein des institutions canadiennes ayant honoré l’artiste par le passé. Si le Musée canadien pour les droits de la personne, à Winnipeg, a supprimé toute mention de la chanteuse dans l’une de ses expositions, l’Académie des Oscars, quant à elle, continue de considérer l’artiste comme la première Autochtone à avoir remporté une statuette. Sainte-Marie, de son côté, affirme qu’elle a toujours vécu dans l’incertitude quant à ses origines et continue d’enquêter sur la possibilité d’être née au Canada.