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Écrit par 14 h 42 min À la une, Articles, Tournées et spectacles

Des centaines de salles de spectacles s’engagent à ne plus tirer profit des ventes de produits dérivés

À la fin d’un concert, il n’est pas rare de voir des fans se diriger vers la table de produits dérivés pour se procurer de la marchandise à l’effigie de leur groupe favori. Beaucoup d’entre eux ont en tête d’encourager financièrement des artistes qui sont en tournée, mais la plupart ignorent qu’une infime partie des revenus finissent réellement dans les poches de leurs idoles.

Où va cet argent? La plupart du temps, les profits engendrés par la vente de produits dérivés sont distribués entre la salle de concert et l’artiste. Si on prend en compte la taxe sur la valeur ajoutée et les coups de production de ces items, il ne reste que très peu d’argent pour les musiciens.

Pour remédier à la situation, une campagne visant à empêcher les salles de concert de tirer un profit de la vente de cette marchandise fut organisée, et la Featured Artists Coalition (FAC) a annoncé la création d’une nouvelle base de données pour regrouper les lieux de diffusion qui respecte cette pratique. Aujourd’hui, environ 400 salles sont inscrites dans le répertoire « 100% Venues », mais des militants clament que davantage de salles de concert doivent encore s’engager.

L’auteur-compositeur-interprète Tim Burgess de The Charlatans est l’un des plus ardents défendeurs de la campagne. En entrevue avec NME, Burgess a souligné que ce problème « existe depuis plusieurs années, mais quand nous en parlons avec notre manager ou avec notre label, on nous répond simplement que ‘c’est comme ça’ ».

Burgess fait remarquer qu’ « en 1990, on pouvait vendre 100 000 exemplaires d’un simple sur vinyle. Les produits dérivés étaient importants, mais pas autant qu’aujourd’hui. Le streaming fait en sorte que les nouveaux groupes ne font pas d’argent avec la vente de disques ».

Cela dit, le musicien rappelle que ce ne sont pas toutes les salles qui prennent des commissions: « il est aussi important de mettre de l’avant ceux qui ne le font pas. Nous devons examiner chaque lieu individuellement. Nous avons récemment joué au Music Hall d’Aberdeen, qui est géré comme une association caritative, de sorte que l’argent va à une ressource fantastique pour leur ville. Ils étaient heureux de renoncer à la commission, ce qui est aussi quelque chose à applaudir. »

Un diagramme circulaire réalisé par la Featured Artists Coalition (FAC). Selon leurs observations, un t-shirt vendu au coût de 20 livres ne rapportera que 5 livres à l’artiste.

Le directeur de la FAC, David Martin, a convenu que les progrès étaient encourageants, mais que davantage de travail était nécessaire, surtout en ce qui a trait aux artistes émergents. « La discussion concernant les frais punitifs sur les ventes de produits dérivés est maintenant très publique et les fans expriment de plus en plus leur mécontentement face à de telles pratiques. La FAC continuera à plaider pour une approche plus juste et un système plus équitable qui permet aux artistes de se développer », a-t-il déclaré.

Martin constate que l’ampleur du problème n’a pas encore été étudiée ou quantifiée. « Cette pratique est répandue depuis très longtemps. Quelle est l’échelle en termes de pourcentage de salles ou de pourcentage de groupes qui subissent une perte en tournée? Nous n’avons malheureusement pas de chiffre à ce sujet. Ce qui est clair, c’est que pour plusieurs groupes, ces produits représentent la différence entre atteindre le seuil de rentabilité ou perdre de l’argent. »

Visitez le site web de la Featured Artists Coalition pour connaître tous les détails du projet.

Inscrivez votre salle à la base de données « 100% Venues ».