La nouvelle application Boomy est un vrai fléau pour les plateformes de diffusion. N’importe qui muni·e d’un ordinateur peut choisir un genre musical et l’intelligence artificielle derrière l’application se charge de créer la mélodie. Il suffit d’ajouter des effets sonores, des voix ainsi que de modifier certains éléments et le tour est joué! Un nouveau morceau de musique créé par l’IA est prêt à être téléchargé sur les plateformes de streaming en toute légalité. En janvier 2022, le fondateur de Boomy, Alex Mitchell, affirmait même que 85% des utilisateur·rices n’avaient jamais fait de musique. Ce qui prouve bien que tout le monde peut faire de la musique avec de l’intelligence artificielle.
Universal avait déjà essayé de protéger son catalogue des plateformes d’IA, mais le problème n’a fait qu’empirer depuis. L’application Boomy compte déjà plus de 14 millions de créations dont plusieurs qui sont téléchargées sur les plateformes de streaming. En soi, rien d’illégal.
Où est le problème?
Le problème survient lorsque les utilisateur·rices de l’application imitent la voix de véritables artistes. En plus de voler la voix d’artistes populaires, certain·es décident de partager ses chansons sous un compte frauduleux afin de recevoir des redevances. La chanson créée par IA, Heart on My Sleeve, dont on pouvait reconnaître les voix de Drake et The Weekend, a réussi à gagner au moins 9,400$ américains sur toutes les plateformes de streaming confondues, et au moins 1 888$ américains sur Spotify. Une somme impressionnante étant donnée le peu de travail nécessaire.
Spotify, qui avait déjà modifié son fonctionnement à la suite de critiques sur sa rémunération d’artistes, a commencé à supprimer des chansons qui seraient écrites par l’IA. Des milliers de chansons ont donc quitté la plateforme aussi vite qu’elles sont apparues afin d’empêcher les comptes frauduleux de toucher des redevances. Pourtant, cette purge ne représente que 7% des chansons créées par Boomy qui se retrouvent sur la plateforme suédoise.