Rédigé par Anthony Aka-Anghui et Inès Sayoud
Depuis quelques années, il est indéniable que la collecte et l’utilisation de données numériques représentent le nouvel or noir. À part lorsqu’ils sont chauds et enrobés de chocolat, personne ne veut accepter tous les cookies, de peur de se faire harceler de publicités intrusives et ciblées.
Il y a quelques années, Facebook (maintenant Meta) se retrouvait au cœur du scandale Cambridge-Analytica quant à l’exploitation illégale et viciée des données de ses utilisateurs.trices.
Dans un souci d’anticipation, le Québec a mis en vigueur le 22 septembre 2022, la loi 25 ; législation visant à réguler la protection et la diffusion des données personnelles, semblable au modèle RGPD déjà en vigueur en Europe.
Face à cet enjeu sur lequel se positionnent les géants de la tech (GAFAM), s’est initié un projet plus humain, centré sur les arts de la scène au Québec (dans un premier temps). C’est Arnaud Nobile, président et fondateur d’atuvu.ca et co-fondateur de Culture Cible qui nous a présenté l’initiative.
Encouragée par la Ville de Montréal et Patrimoine Canadien, Data-Coop Culture met à disposition de ses membres une plateforme de collecte de données comportementales et d’activation marketing qui permet au secteur culturel d’effectuer des campagnes de ciblage publicitaire sans avoir à payer à chaque fois pour utiliser ses propres données et rejoindre ses propres audiences.
Officiellement lancé à l’automne 2021 par le regroupement de médias Culture Cible et en collaboration avec les Technologies Oziom, la Data-Coop Culture collecte déjà des données comportementales sur 15 sites web et a permis la création de près de 500 000 profils visiteurs grâce au “Pixel Culture©”, et ce, en seulement 3 mois. L’objectif du projet à moyen-terme est de réunir 80 à 100 organisations culturelles au Québec d’ici 2024 et d’élargir son bassin de collecte sur plus d’1,5 million de profils de visiteurs.70% de l’audience recensée est québécoise (une trentaine d’audiences par disciplines : théâtre, cirque, musique…).
DataCoop culture utilise une technologie de pointe mais coûteuse appelée DMP (Data Management Platform) fournie par Eulerian (compagnie de tech française, donc soumise aux exigences RGPD et par conséquent conforme à la loi 25).
L’objectif à long-terme est de tirer bénéfice de la mutualisation, de la transparence au niveau des données : est offerte une garantie de non-revente à des tiers et ce qui signifie pas de projet de monétisation des données prévue.
Une démarche conjointe, pour une gouvernance de la donnée, visant un consentement explicite et une réelle alternative aux GAFAM pour la culture.
